10 choses qu’on a apprises en voyageant dans les Balkans

les Balkans

Publié le : 11 mars 20227 mins de lecture

Voici ce que nous a appris notre traversée des Balkans :

1.Un pas après l’autre

Quand on parlait de nore projet aux gens, ça ressemblait à une grande et folle aventure.

Mais quand on y est, on découvre que ce n’est vraiment pas grand-chose : on réserve un train, puis un bus, puis un autre.

Il s’agit simplement de s’informer et d’acheter des billets.

Rien d’aussi extraordinaire qu’il n’y paraît sur le papier, ou dans votre esprit anxieux, ou dans les yeux émerveillés de ceux qui vous demandent « Mais comment faites-vous ? ».

2. Nous, citoyens européens, avons de la chance, beaucoup de chance

Il y a des frontières, mais on les franchit en douceur, presque sans s’en apercevoir, sauf pour le changement de langue des panneaux.

Nous ne sommes plus habitués aux contrôles de passeport, aux tampons et aux files d’attente à la frontière.

On s’en rend compte lorsque, dans le train entre Istanbul et Sofia, ils nous font tous descendre au milieu de la nuit comme des zombies endormis pour rejoindre le bureau des douanes de la gare où les fonctionnaires turcs tamponnent nos passeports.

À chaque frontière qu’on franchit au cours de ce voyage, on réalise aussi la grande chance d’avoir un passeport qui est un véritable passe-partout : L’un des plus puissants du monde, donc un simple coup d’œil et ils vous laissent passer n’importe quelle frontière sans poser trop de questions.

3. Il y a des auberges de jeunesse et des auberges de jeunesse

On le savait peut-être déjà, mais on a vécu une expérience qui nous l’a rappelé sans équivoque. Au seuil de la trentaine, à Zagreb, on s’est senti dépaysé comme peu d’autres fois dans notre vie, dans une auberge pleine de jeunes Américains qui ne s’intéressent pas aux échanges culturels et beaucoup plus aux fêtes sans limites. Peut-être qu’il y a quelques années, ils nous auraient entraîné avec eux, mais cette fois, ce n’était pas le cas.

La leçon est donc la suivante : les auberges oui, mais choisies avec soin. Parce qu’il y a des auberges pour tout le monde, il suffit de savoir comment les trouver.

4. Culture, religion, alimentation et histoire : tout est lié, rien n’est accidentel

En traversant les Balkans, vous pouvez voir le changement progressif, le mélange des cultures qui ne se soucie pas des frontières artificielles.

Des peuples mélangés au fil du temps, divisés par des conflits qui les dépassent, mais unis par la culture et la cuisine : pensez au börek (ou burek), un en-cas typique d’Istanbul à la côte slovène.

Des langues qui se ressemblent, le cyrillique mélangé à notre alphabet, des mosquées mélangées aux églises catholiques et orthodoxes.

C’est beau de traverser le temps et l’histoire pour se retrouver dans des lieux progressivement plus familiers et connus.

5. Personne ne veut grandir avec des albums d’autocollants de soldats au lieu de footballeurs

C’est ce que nous disent les garçons de notre âge qui sont guides à Zagreb et à Belgrade. Grâce à eux, on comprend un peu mieux la guerre des Balkans, qui a dévasté cette région dans les années 90.

Ils se rappellent une fois de plus le danger du nationalisme, qui peut rapidement se transformer en une guerre fratricide insensée.

Cependant, on voit ces jeunes analyser avec lucidité les « fautes » de la guerre, qui ne sont pas seulement celles de l’autre, de « l’ennemi », mais celles de tous les gouvernements impliqués qui ont fait passer leur orgueil avant le droit de leurs citoyens à vivre en paix.

Cela nous donne l’espoir que nous sommes encore capables d’apprendre quelque chose du passé après tout.

6. Si personne d’autre n’est là pour se battre pour vous, vous devez le faire vous-même, même si vous détestez élever la voix

On n’aime pas taper du pied et c’est pourquoi on laisse souvent passer beaucoup de petites « injustices ».

Mais cette fois-ci, on veut prendre le bus, même si on n’a pas imprimé le billet électronique puisque ce n’était indiqué nulle part. On a le billet et on veut monter.

On discute donc avec le chauffeur et ses assistants, qui se répondent en serbe, jusqu’à ce qu’on parvienne à s’affirmer et à monter triomphalement (et avec embarras) à bord.

7. Tout ne se passe pas toujours bien sur la route, mais même les mauvais moments passent, et on s’en remet

Quand, fiévreux, seul et désespéré sur un lit d’une auberge de Sofia, je pense à acheter un billet d’avion pour rentrer immédiatement chez nous, mais on se fait fort et on descend à la réception, où un type très gentil prépare une mystérieuse tisane chaude qui prétend être miraculeuse.

Voilà, on se sens immédiatement mieux.

La leçon à en tirer est que même si l’on a l’impression que c’est la fin du monde, ce moment passera.

8. Un acte de gentillesse est le meilleur accueil dans n’importe quel pays

On est à la gare routière de Nis pour changer de bus pour Belgrade, mais le chauffeur ne se laisse pas monter parce qu’on n’a pas de monnaie (l’équivalent de 50 cents) pour payer mes bagages, personne ne veut changer les euros ou les leu bulgares et on ne sait plus quoi faire.

Mais alors un étudiant serbe arrive en souriant et nous les donne tout simplement.

Voilà, c’était nore accueil en Serbie, un acte de gentillesse inattendu et magnifique.

9. Plus une ville est complexe et compliquée, plus on l’aime

Zagreb est beaucoup trop européenne, il y a des magasins familiers, des églises catholiques et il n’y a aucune trace de caractères « étranges » dans la langue.

Sofia n’est pas le meilleur endroit pour vivre, on est assez malade et il y a un vent très froid.

Mais Belgrade est capable de voler notre cœur, entre les restaurants de style yougoslave avec musique live, le quartier autrichien sur les rives du Danube, les anciennes forteresses, les bâtiments soviétiques, l’or des églises orthodoxes.

Tout est si compliqué et complexe que ça ne peut que me fasciner.

10. Et finalement, on découvre que c’est vraiment bien d’aller au cinéma seul

C’est quelque chose qu’on n’avait jamais fait, mais qui s’est avéré être une expérience vraiment agréable.

Du choix de l’endroit où vous voulez aller jusqu’à l’appréciation du film sans commentaire.

Recommandé surtout quand il neige dehors.

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